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«Le football me permet de me vider l’esprit, de passer du temps avec des amies et c’est cela le plus important»

Gardienne du FC Lausanne-Sport féminin, Carlotta Cartelli n’a que 23 ans mais a déjà pas mal voyagé dans le cadre de la pratique du football. Rencontre.

Tu es arrivé à Lausanne l’été dernier. Pourquoi avoir choisi le FC Lausanne-Sport féminin?

L’été dernier, j’ai commencé à étudier à l’AISTS qui se trouve dans les bâtiments de l’Université de Lausanne. De plus, j’habite à deux pas de la Pontaise, ce qui me permet de rapidement être à la Tuilière, où nous nous entraînons la semaine. J’ai ainsi fait un premier entraînement, un deuxième et cela fait maintenant neuf mois que j’ai intégré le FC Lausanne-Sport féminin.

Que retiens-tu de ton expérience lausannoise jusqu’à présent?

Avec la période sanitaire actuelle, ce n’est pas le moment rêvé pour découvrir la ville ou les endroits touristiques qui ne sont pas en plein air mais j’ai eu le temps à contrario de me promener au bord du lac et de profiter de la nature ici à Lausanne et dans la région. Ici, Les gens paraissent plus tranquilles, à moins courir à gauche à droite qu’en Italie et plus particulièrement à Milan, la ville où j’ai grandi. Mais j’aime l’endroit, l’atmosphère est sympa.

Comment se passe l’entente avec les autres membres de l’équipe?

Super bien! Je ne parle pas encore très bien le français mais j’essaie tous les jours de m’améliorer. Il y a deux ou trois filles qui parlent italien, deux filles viennent des Pays-Bas alors elles parlent anglais également, tout comme le reste des filles d’ailleurs. Et au final, nous trouvons toujours un moyen de se comprendre, que cela soit dans un langue ou une autre. Elles m’ont du reste fait apprendre les mots importants en tant que gardienne pour parfaitement se comprendre sur le terrain. Lorsqu’on apprend une nouvelle langue, c’est toujours plus simple d’avoir des gens autours de soi et l’équipe est là pour moi.

«J’ai alors commencé comme attaquante mais je n’aimais pas trop courir (rires

Tu es née à Milan et y a grandi jusqu’à tes 18 ans. Expliques-nous comment tu as commencé le football.

Avec ma famille, nous vivions dans un quartier dans lequel mes cousins vivaient également. Trois d’entre eux y jouaient régulièrement au football. Puis, ils ont rejoint le club du district. J’allais régulièrement voir leurs matches et un jour leur coach est arrivée vers moi et m’a demandé si je voulais jouer avec eux. Ce à quoi j’ai répondu par l’affirmative. J’ai alors commencé comme attaquante mais je n’aimais pas trop courir (rires). Alors j’ai commencé d’autres sport mais je suis revenue dans l’équipe de football du district quand j’avais 12 ans.

Et qu’est-ce qui t’a amené à jouer en tant que gardienne?

Il faut savoir qu’à Milan, c’est soit tu supportes l’AC soit l’Inter. Chez nous, tous les membres de ma famille sont des fans de l’Inter Milan. Je suis par exemple allé voir pour la première fois une rencontre à San Siro à l’âge de quatre ans. Petit à petit, au fil des saisons, je suis devenue une grande fan des Javier Zanetti, Esteban Cambiasso et plus particulièrement du gardien Julio Cesar. Et ensuite, lorsque je suis revenu dans le club de mon district, mes parents m’avaient inscrites à un camp de football pour enfants du club. Avant de partir, ils m’ont dit: tu peux jouer partout, sauf dans les buts. Et le premier jour là-bas, lorsque les entraîneurs nous ont demandé lequel d’entre nous voulait jouer en tant que gardien, j’ai immédiatement levé la main (rires). Voilà comment cela a commencé.

«C’était une expérience incroyable. Nous avions atteint les demi-finales que nous n’avons malheureusement pas franchies mais nous avons obtenu la médaille de bronze au final»

Un poste qui t’a permis de vivre les joies d’une Coupe du Monde. Racontes-nous cette expérience.

La Coupe du Monde des M17 au Costa Rica approchait à grand pas et l’une des trois gardiennes s’est blessée alors j’ai rejoint l’équipe nationale d’Italie quelques semaines avant le début de la compétition. C’était une expérience incroyable. Nous avions atteint les demi-finales que nous n’avons malheureusement pas franchies mais nous avons obtenu la médaille de bronze au final. Je situerai cette expérience comme l’une des plus enrichissantes de ma vie au même titre que les quatre ans passés aux USA par la suite.

Tu nous parles de ton expérience américaine. Tu as pu y jouer au football, c’est ça?

Exactement, j’ai découvert les Etats-Unis quand en 2017 je suis partie pour Ruston en Louisiane. Là-bas, j’ai pu vivre une véritable expérience mêlant le football et les études. J’étais au collège et je m’entraînais à côté. Malgré la charge de travail pour les cours, le système aux USA fait en sorte de te faciliter la vie dans la pratique du sport. Quatre ans qui m’ont permis de faire de belles rencontres et d’obtenir mon diplôme.

La saison du FC Lausanne-Sport féminin a été interrompue à la fin de l’année dernière suite au Covid. Comment la juges-tu jusque-là?

Le début de la saison a été compliqué mais il était normal de se laisser du temps pour que l’équipe se rôde quelques peu et que les filles apprennent à se connaître. Et depuis, nous avons réalisé de bonnes performances tant en championnat qu’en Coupe Vaudoise où nous sommes à l’heure actuelle toujours engagée. L’objectif est toujours d’atteindre la ligue supérieure, à savoir la première ligue.

À l’heure actuelle, cela semble compromis de finir la saison. Comment garder la motivation à s’entraîner sans jouer de match?

En effet, j’espère que nous reprendrons mais cela semble compliqué pour la saison en cours. La motivation reste là malgré tout car la priorité pour tous ceux qui aime le football est de s’amuser en le pratiquant. Même si il n’y a pas d’aspect compétitif, même si nous ne jouons pas de match le weekend, il faut garder à l’esprit que nous avons l’occasion de malgré tout pratiquer notre sport favori. Le football me permet de me vider l’esprit, de passer du temps avec des amies et c’est cela le plus important.